Ces 12 derniers mois ont été pour beaucoup synonymes de télétravail, qui avant la Covid 19 n’était bien souvent réservé qu’à une infime partie des travailleurs. L’inégalité hommes-femmes au travail s’est décuplé une fois le seuil de la porte de la maison passé.
Comment le télétravail a-t-il été accueilli au sein des foyers ? Comment cette crise sanitaire a montré qu’une fois de plus, il incombait davantage à la femme qu’à l’homme de s’occuper des enfants et des tâches domestiques ?
Quel(s) impact(s) sur la charge mentale des femmes?
Comment accompagner les femmes à relever leurs défis du quotidien, à sortir de l’isolement, parfois de la culpabilité et trouver des réponses simples et concrètes à ce qui les préoccupe?
Télétravail : les femmes grandes perdantes ?
Si nous avions réussi à gagner quelques améliorations ces cinquante dernières années sur les inégalités en matière de salaires, de postes, etc.., le télétravail nous montre que les inégalités hommes-femmes subsistent toujours et se sont même accentuées à la maison.
L’inégalité de l’espace de travail à la maison, un source d’inégalité hommes-femmes peut appréhendée.
La Covid 19 a engendré une crise du travail sans précédent en France comme partout ailleurs. Avec cette crise, le développement du télétravail est apparu comme un privilège qui protège des risques sanitaires, qui permet de concilier plus facilement vies personnelles et professionnelles. Du jour au lendemain, des milliers de personnes ont eu l’occasion de travailler depuis leur domicile, parfois sans réelle préparation et bien souvent, sans avoir un espace de travail confortable et dédié.
Il s’avère donc que ce privilège s’exerce dans des conditions inégales en fonction de notre niveau de vie, lieu de vie, mais également de notre sexe.
S’il semble évident qu’il soit souvent plus agréable de travailler dans une maison de campagne plutôt que dans un studio parisien. Une enquête Coconel réalisée par l’IFOP révèle que d’autres inégalités existent.
Tout d’abord, on note une inégalité de l’espace de télétravail en fonction de la position sociale du travailleur. En effet, les espaces de travail aménagés et dédiés sont plus nombreux dans les foyers des cadres et des professions intermédiaires, espaces qui se font beaucoup plus rares dans les foyers aux revenus plus modestes.
Mais quid des inégalités hommes-femmes ?
La Covid 19 a un effet loupe sur l’inégalité de la femme au sein du foyer.
Toujours d’après l’enquête Coconel, seulement 25 % des femmes peuvent profiter d’un espace de travail dans une pièce dédiée où elles pourront ainsi s’isoler, contre 41 % des hommes. Ainsi, 75 % des femmes télé-travaillent dans le même espace de vie que leurs enfants ou d’autres membres du foyer.
Comment rester concentrée et produire un travail efficace dans de telles conditions ?
Après plus d’un siècle de lutte contre les inégalités de sexe au travail, il apparait que cette crise sanitaire a des répercussions sur le rôle des femmes à la maison et met en avant la porosité entre vie professionnelle et vie familiale pour ces dernières.
Si le travail a permis aux femmes de ne plus être l’unique membre du foyer affecté aux tâches domestiques, il apparaît malheureusement que le coronavirus ait fait reculer cette réalité.
La plupart des femmes qui font du télétravail ont bien souvent plus de mal à échapper à leurs enfants et au travail domestique que l’homme.
Les espaces professionnels et personnels ne sont pas forcément séparées pour la femme, tout comme les sphères professionnelles et privées. Il n’est donc pas étonnant de noter que c’est la femme qui devra s’occuper des enfants et des tâches ménagères pendant que l’homme pourra travailler soit dans une pièce dédiée soit se rendre au bureau malgré le confinement.
C’est d’ailleurs généralement la femme qui a eu recours au chômage partiel pendant le confinement pour bien souvent pouvoir s’occuper des enfants, mettant ainsi sa vie professionnelle entre parenthèses.
Face à cela, on peut également se poser la question de la charge mentale de ces femmes multi-tâches.
La charge mentale au télétravail : une inégalité hommes-femmes à domicile.
Selon la sociologue Monique Haicault, la notion de charge mentale est apparue dans les années 1970. Il s’agit d’une compétence spécifique, invisible, lourde, complexe, mobilisant plusieurs compétences cognitives, comme la planification, l’organisation, l’adaptation, la mémorisation. Elle « concerne l’organisation gestionnaire de l’ensemble des activités quotidiennes essentielles à la vie domestique d’une famille » (Haicault, 2020). La charge mentale domestique correspond au fait de devoir penser simultanément à des choses appartenant à deux mondes distincts, par exemple, réfléchir au dîner du soir et aux courses associées, tout en étant en train de finaliser sa présentation pour la réunion de demain. Dans l’ère industrialisée et mondialisée, la famille apparait comme une entreprise à gérer, de plus en plus complexe, et soumise au poids des normes sociétales, nécessitant des activités cognitives multiples.
Depuis à peine 5 ans les mentalités évoluent, les prises de conscience se font de plus en plus nombreuses, sur l’existence de cette charge mentale, en très grande partie portée et suportée par les femmes.
Il a déjà été prouvé qu’en temps normal, la charge mentale des femmes était bien supérieure à celle des hommes. Il est intéressant de se reposer la question aujourd’hui où une grande partie de ces femmes doivent maintenant allier travail à la maison, gestion des enfants et tâches ménagères en tous genres. L’inégalité hommes-femmes existe déjà au sein du foyer, et cela est indéniable.
De plus, cette charge mentale déjà élevée est aujourd’hui décuplée, à cela s’ajoute en plus le confinement qui a créé un sentiment d’isolement important. Dans les familles la charge du « faire face immédiat » s’est accentuée (Haicault, 2020).
Aujourd’hui, il n’est pas rare d’entendre des femmes partager leur fatigue que ce soit à leurs amis comme sur les réseaux sociaux, certaines au bord du burn-out parental et/ou professionnel.
Ces femmes ont souvent un niveau d’exigence très élevé, voulant assurer sur tous les fronts : le travail, la famille, le couple, la maison avec une vision idéale et idéalisée de ce que serait la femme parfaite en 2021.
Les femmes deviennent finalement des P.D.G. de leur foyer. Ce sont généralement elles qui pilotent leur foyer, et sur lesquelles toute la famille se repose ! Une véritable source d’inégalité hommes-femmes.
En plus d’être efficaces au travail, elles souhaitent suivre de près l’éducation de leurs enfants, faire les devoirs, gérer les horaires de leurs activités, etc… mais également avoir une vie de couple épanouie et vivre dans un cadre rangé et propre où elles devront souvent s’occuper des courses, du ménage, etc.
Les Ateliers au Féminin par MTH pour renforcer la sororité et sortir de l’isolement créé par l’inégalité hommes-femmes.
Selon Monique Haicault, le partage collectif, en petits groupes est une des réponses à adresser au phénomène de charge mentale des femmes, pour partager les expériences, les pratiques et développer une conscience collective de transformation plus générale.
C’est pourquoi, il nous apparaît indispensable, aujourd’hui plus que jamais, de renforcer le lien et la solidarité féminine ; partager les expériences, créer du lien, s’entraider pour trouver ensemble des pistes de solutions et vivre cette période le plus sereinement possible, en se respectant soi.
C’est en pensant à toutes ces femmes que nous avons développé les Ateliers au Féminin, avec un format à distance, un mix entre groupe de paroles et codéveloppement, accessible simplement et très facile à mettre en place dans votre entreprise.
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